Frédérik Kondratowicz – Restaurant de l'Hôtel de Ville
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ANIMALES! PAR KATHRIN RACZ

Exposition

Pour la troisième exposition de l’année,  je suis très heureux de vous présenter dans mon restaurant, une artiste que je connais bien et que j’aime beaucoup.

Kathrin Racz, artiste suisse de Berne, qui ne cesse d’expérimenter et de développer une peinture personnelle liée d’une liberté d’expression intarissable.

Les oeuvres de Kathrin Racz nous plongent dans un univers d’êtres humains aux faces masqués, d’animaux ou d’intérieurs de maison qui nous renvoit avec humour l’image d’une certaine détresse et vulnérabilité face à une société de chèvres et de loups. 

EXPOSITION

DE PEINTURES

ANIMALES!

Du 6 mai au 12 juillet 2014

KATHRIN RACZ

INVITATION AU VERNISSAGE

Galerie Restaurant

HÔTEL DE VILLE

Frederik Kondratowicz

Grand Rue 6 / 1700 Fribourg

Samedi 10 mai de 9h00 à 11h30

Café-Croissant & plus…

www.restaurant-hotel-de-ville.ch Tel/ 026 321 23 67

www.kathrinracz.ch

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Der Reiher (le héron). 130 x 200 cm )

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Farbpalette 2013 / 96×196

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“Diogéne et sa chèvre” 2013 huile sur toile / 75×110

Kathrin Racz

Les peintures de Kathrin Racz frappent l’observateur de plein fouet. À l’image de ce visiteur de la Treppenhausgalerie Loeb, à Berne, qui se précipita sur un tableau représentant un chien pour déclarer : ça, c’est moi !

Tableaux miroirs parfois, tableaux humains toujours. Même s’il dépeint des chèvres, des masques, des maisons, des chiens, l’art de Kathrin Racz s’articule autour de l’être humain. Un être humain qui apparaît souvent dévoilé. Qu’il soit seul, en couple, en petits groupes ou fondu dans une foule anonyme, il se manifeste dans un visage, un corps, des ventres repus, des mollets musculeux. Femmes grasses ou chiens bleus, toutes les œuvres de Kathrin Racz renvoient l’image de la détresse de l’être humain et de sa nécessité de trouver sa place en soi- même et dans la société, de s’adapter, de s’imposer, de se démarquer, de s’en sortir, de s’intégrer ou de s’isoler.

Les thèmes qu’elle choisit et sa manière directe et dynamique de communiquer s’inscrivent dans son parcours d’artiste. Née en 1956 à Thoune (Suisse), Kathrin Racz enseigne pendant une vingtaine d’années. Déjà, elle est animée d’une envie de créer et d’un besoin intérieur de transposer de manière artistique son vécu et ce qu’elle observe dans la société. Elle se consacre longtemps au théâtre de marionnettes, au film et à la photographie. À la fin des années nonante, Kathrin Racz se lance dans le dessin, d’abord durant la nuit, puis aussi pendant la journée. À chaque jour son sujet : chaussures, lampes, sacs, elle remplit des carnets de croquis entiers de petits objets du quotidien qu’elle trace au crayon de couleur. Depuis 2003, Kathrin Racz est artiste indépendante à plein temps.

Au fil de son travail intensif à la mine de couleur puis, bientôt, à la peinture à l’huile, Kathrin Racz a développé une écriture puissante et personnelle. Expressifs, souvent très colorés en surface, confinant au naïf, ses tableaux recèlent une surprenante ambivalence. Une maison douillette penche sous l’effet d’une perspective distordue vers l’inquiétant. Dans le visage grimé d’un supporter de football fanatique transparaît une profonde déception. L’unité d’un couple est troublée par la présence fantomatique d’une tierce personne.

Dans l’œuvre de Kathrin Racz, l’être humain est un individu aux aguets qui préfère se cacher. Face aux questions non résolues de la vie, il cherche refuge dans des ventres énormes ou derrière des masques criards. Mais la dissimulation est illusion et met précisément en évidence ce qu’on veut cacher. Seul le masqué croit encore maîtriser son rôle et soi-même, ce qui le rend faible et vulnérable. Les animaux et, plus récemment, les maisons de Kathrin Racz sont autant de faux-semblants. Celles-ci sont en réalité des maisons de l’âme, édifices,

instables, de la vie, dont les faîtes pointus et les colombages esquissés évoquent la sécurité pour plonger aussitôt dans la mélancolie. Ces maisons n’offrent guère de protection contre la cruauté du monde : il s’y terre le désespoir et, devant leurs fenêtres, de sombres loups hurlent.

Alice Henkes 

textes : Frédérik Kondratowicz  – photos : Julien Auzan – siteweb : Michael Caillet